Beaucoup de femmes sont stressées dès qu’elles trouvent un peu de lait dans leur sein, ou encore une augmentation de l’hormone prolactine au cours d’un bilan.
Quelques commentaires pour relativiser les choses et lutter contre les idées reçues.
Déjà pour les femmes qui ont eu l’occasion d’allaiter, il ne faut pas s’inquiéter dès que l’on trouve une goutte de lait dans son sein, surtout quand cette sécrétion est provoquée manuellement par la femme elle-même et que c’est d’un seul côté. Il est normal que un peu de lait reste dans les canaux mammaires ou qu’il y ait une sécrétion résiduelle minime même plusieurs années après allaitement, surtout si le cycle menstruel est régulier
La prolactine est l’hormone qui permet la fabrication du lait pour l’allaitement maternel. Elle est secrétée par une glande dans le cerveau appelée l’hypophyse et son effet freine les hormones FSH et LH qui stimulent les ovaires. C’est comme cela qu’elle bloque l’ovulation lorsque la femme allaite. Il existe plusieurs causes d’ hyperprolactinémie ; Rarement du fait d’une tumeur hypophysaire (macro ou micro prolactinome) qui donne généralement des taux très élevés supérieurs à 100 ng/ml, une galactorrhée bilatérale (du lait dans les deux seins en dehors de l’allaitement) associé à une aménorrhée (absence de règles) ou à des troubles du cycle. Ces tumeurs bénignes quand elles sont grandes (macro adénome à prolactine ou prolactinome) vont ne manifester également par des maux de tête et/ou des troubles visuels et seront diagnostiquées a l’IRM, mais il existe également des microprolactinomes de petite taille qui peuvent secréter beaucoup de prolactine.
Le plus souvent, la cause de l’augmentation de la prolactine est liée à d’autres raisons notamment a des difficultés de la doser existence de grosses molécules de PRL ou big big PRL faussant les résultats qui sont augmentés mais sans signes cliniques. Il faut aussi signaler que de nombreux médicaments (utilisés en cardiologie, antihypertenseurs, psychotropes, antidépresseurs, diurétiques, protecteurs gastriques…la liste est longue … ) peuvent l’augmenter modérément (inf. à 100 ng/ml, au-delà on doit suspecter un adénome secrétant). On peut également retrouver une petite augmentation en cas d’ovaires polykystiques.
Donc oui,une augmentation de la PRL peut entraîner une infertilité si elle dérègle le cycle. Sinon cette augmentation a peu d’impact sur la fertilité. Les médicaments notamment la cabergoline permettent de diminuer sa sécrétion ainsi que de traiter les tumeurs a prolactine mais ne sont pas à prendre à vie. On les utilise beaucoup plus pour éviter la montée laiteuse en l’absence de désir ou impossibilité d’allaiter. Pour le sevrage, il faut qu’il soit progressif et associé à d’autres méthodes.
Et ce n’est pas la peine de stresser dès qu’une goutte de lait sort de votre sein à la pression.
Dr H.BEN ABBES TAARJI




4 comments on “LA PROLACTINE ET SES PROBLEMES”
touria khadda
Très intéressant .merci pour ces informations convaincantes.
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
Je vous en prie. content que ca vous permette de mieux comprendre les choses
Emy Emily
Merci Dr pour le partage de ces informations précieuses. svp quand est ce qu’on peut juger un taux de PRL élevé ?a quel taux ça devient critique ? peut on avoir un taux élevé sans avoir du lait sortant du sein? Merci d’avance
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
merci de vos questions mais qui me font dire que vous n’avez pas compris le sens de cet article. le taux normal est celui indiqué par les normes du labo, en general inferieur a 20 ng/ml. un taux legerement elevé peut etre du a des erreurs de dosage (1-La big big prolactine qui est un accolement des molecules de prolactine entre elles peuvent fausser ce dosage, tout comme les conditions de prelevement, le stress.. 2-beaucoup de medicaments peuvent entrainer une elevation jusqu’a 50-100 ng/ml. les adenomes a prolactine generalement donnent des taux tres elevés superieurs a 100. Maintenant, je ne traite pas un taux mais des signes cliniques. Une hyperprolactinemie elevée va donner des troubles du cycle, voire une aménorhée par blocage de la stimulation ovarienne normale du cycle menstruel,voire une infertilité mais aussi une galactorhhée cest a dire une secretion de lait au niveau des seins spontanée et non provoquée par la palpation. un adenome a prolactine va donner des troubles visuels, des cephalées. En cas de signes cliniques, il faut traiter. en labsence de signes cliniques ni de troubles du cycle, pas forcement besoin