Beaucoup de femmes avec une réserve ovarienne faible sont à la recherche d’une solution miracle pour pouvoir tomber enceinte et pensent recourir au plasma riche en plaquettes PRP, parfois encouragés en cela par des médecins peu scrupuleux. Le point sur la question.
Le mythe pour une femme d’avoir un enfant quand elle le veux est de nos jours largement relayé dans les médias et les réseaux sociaux en voyant telle ou telle chanteuse ou actrice ayant accouché après 50 ans. Cela fait croire aux femmes quelles peuvent facilement retarder leur maternité pour développer leurs carrières professionnelles et enfanter plus tard. Attention c’est un leurre !!! Dans 99 %, ces cas sont des dons d’ovocytes, c’est à dire que la future maman s’adresse à un centre de fertilité qui sélectionne dans sa banque de données une personne avec les mêmes traits généraux mais avec 20 ans de moins. La donneuse d’ovocytes va subir une stimulation pour récupérer des ovules en nombre élevé et surtout de meilleure qualité embryonnaire pour bénéficier d’une Fécondation in Vitro (FIV) avec le sperme du mari ou encore d’un donneur inconnu. Ce n’est pas permis par notre religion mais c’est monnaie courante et légale dans plusieurs pays, notamment l’Espagne. Le don d’ovocytes est gratuit en France et obéit à des règles strictes, ce qui fait que les donneuses ne sont pas légions…
La fertilité est un sujet tellement angoissant que beaucoup de femmes mêmes jeunes vont chercher à vérifier leur capacité à enfanter, exprimée sous le vocable réserve ovarienne. Cette capacité est très forte à la puberté (40-50% par cycle) puis diminue progressivement (20-40% par cycle entre 20 et 35 ans), pour chuter plus rapidement à partir de 37-38 ans, devenir faible après 40 ans et quasi nulle après 45 ans. Cette réserve ovarienne est objectivée par un taux de l’hormone Anti Mullérienne (AMH) et /ou un compte échographique des follicules ovariens (petites taches noires qui grandiront pour donner un ovule).
Parlons d’abord de l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP), terme scientifique voulant dire (moins brutalement) que la femme approche rapidement de la ménopause précoce, ou du moins que ses chances d’enfanter sont diminuées. C’est une réalité que l’on constate de plus en plus dans nos consultations, car beaucoup de femmes, à tort ou à raison, parfois avant 30 ans, font d’elles-mêmes des dosages d’AMH et viennent en catastrophe chez leur gynéco quand le résultat est bas.
Ce taux peut varier selon la technique de dosage, mais aussi il doit être couplé au compte des follicules ovariens par une échographie endovaginale en début de cycle, qui lui aussi doit être bas pour retenir une IOP. Ce qui compte aussi et surtout, c’est l’âge de la femme qui conditionne la fertilité en termes de quantité mais aussi de qualité ovulaire. Je peux vous citer le cas d’une jeune femme de 33 ans qui venait de se marier, venue en pleurs pour une AMH basse et une fausse couche mais qui est retombée enceinte dès le cycle suivant !!!
Attention chez les femmes qui fument car le tabac est un facteur non négligeable de la baisse de l’AMH, de même que toute chirurgie bénigne des ovaires notamment des kystes endométriosiques.
Désespérées de trouver une solution miracle, ces femmes ont parfois recours à la technique du plasma riche en plaquette (PRP) censée leur rajeunir leur ovaires et leur permettre d’enfanter coûte que coûte.
Désolé d’être aussi dur et sec, mais j’écris ces lignes juste après avoir entendu de la bouche d’experts mondiaux de la fertilité lors d’un congrès ce mois de février 2020 de ce que j’avais déjà déduis par simple bon sens, que cette technique encore au stade expérimentale sur quelques cas ne semble pas donner de résultats probants et quelle n’est pas du tout conseillée par toutes les sociétés savantes spécialisées en infertilité, tout simplement car elle ne se fonde pas sur des bases scientifiques logiques. Et je vais essayer de vous expliquer pourquoi, et en quoi le PRP peut être utile dans l’infertilité en dehors du rajeunissement ovarien.
Chaque femme, possède dans ses ovaires un capital folliculaire, fixé dès avant sa naissance, qui correspond à un certain nombre de cellules microscopiques ou ovogonies qui ont le potentiel de devenir un ovule fécondable. Elle dispose en début de puberté entre 30.000 et 40000 follicules primordiaux (ovogonie entourée d’une couche de cellule mesurant seulement 40 micromètres), parfois plus, parfois moins , qui vont évoluer régulièrement pour donner chaque mois un ovule capable d’être fécondé dans les trompes utérines par un spermatozoïde.
Grosso modo, disons qu’il faut 1000 follicules primordiaux pour avoir un ovule, donc une femme va connaitre en moyenne 300 à 400 cycles menstruels durant sa période d’activité génitale, soit 30 à 40 ans de cycles. Quand ces follicules s’épuisent, le cycle ovarien disparait petit à petit et avec lui les règles qui s’espacent jusqu’à disparaitre. C’est la ménopause. Son âge de survenue varie d’une femme à l’autre du fait de cette variabilité individuelle. Sauf exception, vous aurez votre ménopause approximativement à un âge proche de celui de votre maman, même si ce facteur est en train de changer, peut-être à cause de tous les changements environnementaux actuels .Je vous réfère vers mes articles de vulgarisation sur le cycle menstruel et la ménopause si le sujet vous intéresse particulièrement.
Il faut aussi rajouter à cela qu’avec l’âge ce n’est pas que la quantité des follicules qui diminue mais aussi leur qualité à donner des ovules fécondables. C’est pour cela que le nombre de fausses couches et surtout de malformations chromosomiques augmente de façon exponentielle après 40 ans. C’est pour cela que la FIV a beaucoup moins de chances de réussir après 40 ans, voire des chances infimes après 43 ans. (Moins de 1% de réussite après cet âge, d’où le non remboursement par les caisses de sécurité sociale après). Cela ne veut pas dire que sa fertilité spontanée est impossible, mais elle est beaucoup plus faible. Ne venez pas me dire que ce que je raconte est faux car votre voisine de 45 ans vient d’accoucher. Ça arrive bien sûr, mais quelle est la fréquence des femmes de 45 ans qui finissent par accoucher ? Elle est rare, voire exceptionnelle après 50 ans.
Chaque follicule, qui va grandir au fil des ans puis des mois sous l’influence des hormones du cycle menstruel, se compose de deux types de cellules différentes : Des cellules somatiques (non reproductrices qui ont le même ADN que les autres cellules du corps) qui entourent une seule cellule gonadique, l’ovule. Au final, cet ovule ne va contenir que la moitié de l’ADN avec seulement 23 chromosomes, pour pouvoir former un embryon normal à 46 chromosomes lorsqu’il s’unira avec un spermatozoïde contenant l’autre moitié d’ADN.
Maintenant qu’est-ce que le PRP ? C’est votre propre sang que l’on va centrifuger pour séparer une fraction riche en plaquette et en facteurs de croissance, que l’on va vous réinjecter au niveau de zones souffrantes pour en revigorer la croissance cellulaire. Repousse des cheveux, plaie chronique ne cicatrisant pas, atrophie de la peau ou de la muqueuse vaginale, troubles sexuels, arthrose, tendinites….les zones ou l’injection du PRP a permis de régénérer la croissance d’un tissu malade sont nombreuses. Mais quid de l’ovaire ? Le PRP contient de nombreux facteurs de croissance, mais pas ou très peu de cellules souches et en plus d’origine sanguine. Loin de là l’idée de le proposer pour régénérer des follicules ovariens qui se sont tout simplement épuisés. Malgré le rationnel assez illogique, les quelques études scientifiques faites actuellement avec le PRP pour rajeunir l’ovaire n’ont donné que des succès limités et toutes les sociétés savantes considèrent que cette voie est encore trop expérimentale pour être proposée au grand public qui veut croire au miracle du rajeunissement ovarien. Pour cela, les seules études expérimentales qui pourront peut-être donner un résultat satisfaisant dans un avenir assez proche concernent l’activation des propres follicules dormants de la patiente par des techniques assez complexes, dont des équipes tunisiennes entre autres sont à la pointe de la recherche.
Par contre, le PRP a une utilité probable, prouvée scientifiquement avec certains succès dans les échecs d’implantation après FIV où un embryon de bonne qualité n’arrive pas à se nicher dans l’utérus. L’endomètre, ce tissu qui tapisse l’utérus pour accueillir la grossesse et dont la chute en l’absence de celle-ci provoque les règles, est parfois trop fin ou de mauvaise qualité, ce qui explique les échecs répétés de la FIV. Le PRP avec ses facteurs de croissance et de régénération peut aider à améliorer ce tissu et aboutir à une grossesse, peut être puisqu’il booste des cellules somatiques qui repoussent normalement à chaque cycle mais qui sont la altérées.
Au final, à l’heure actuelle, il n’y a pas grand-chose à proposer aux femmes ayant une réserve ovarienne très basse pour pouvoir enfanter ,sinon que de persévérer dans des fécondation in vitro dans l’espoir de faire partie des faibles pourcentages de succès.
Mais le mieux est la prévention. Ne pas fumer bien sûr, bien poser l’indication d’une chirurgie ovarienne notamment en cas de kyste endométriosique, mais surtout de faire des enfants précocement quand on en a encore la force et le maximum de potentiel, et de ne pas croire que les cas exceptionnels et très médiatisés sont monnaie courante. Pour les gens qui n’ont pas encore trouvé l’âme sœur et pour qui l’horloge biologique tourne, il est aussi possible d’aller faire des stimulations ovariennes afin de conserver son potentiel de fertilité pour plus tard. Mais le mieux et de faire des enfants quand vous le pouvez et non pas quand vous les voulez au bénéfice de votre vie professionnelle !!!!




14 comments on “INSUFFISANCE OVARIENNE, RAJEUNISSEMENT OVARIEN ET PRP : MYTHE OU REALITE ??”
Rochdaoui
Bonjour je voudrais savoir des renseignements sur l’opération
Prp ovarien
J’ai 49 ans je suis pas régler tous les mois un an que j’essaye de faire un bébé depuis cinq ans et ça marche pas
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
Bonsoir, si vous lisez bien mon article, vous verrez que le PRP ovarien n’a pas donné de réels résultats sinon que des réponses isolées.A 49 ans, il n’y a malheureusement très peu d’espoirs d’améliorer tant la quantité de vos ovocytes que leur qualité avec un risque très important d’embryons anormaux. Les grossesses obtenues et très médiatisées quand elles concernent des célébrités, sont dans la très grande majorité des cas liés à des dons d’ovoctes d’une autre femme, qui ne sont pas permis dans notre religion car haram et donc non pratiqués au Maroc. vous pouvez me contacter sur mon portable 0661326992 pour plus d’informations
Farah
Bonjour Dr,
J’ai 33 ans , en parcours PMA depuis 5 ans.
A la base le problème était spermatique, (oligospermie, teratospermie sévère, varicocèle grade III, Ejaculation rétrograde…) et échec de développement embryonnaire prolongé. Genre sur un total de 30 embryons de J3 (de diverses qualités 8-1-1, 8-1-2, 7,1,1, 6,1,1, 6,1,2….) Il y en a que deux qui sont arrivés au stade blasto (b1-b2)
J’avais une bonne réserve ovarienne avec un CFA de 14 en moyenne.
Depuis 7-8 mois, ma réserve a fait une chute libre atteignant en KKE mois 0.2.
Certes, le prp dont vous parlez n’a pas donné de résultats concrets et scientiquement prouvables.
Mais que pensez vous du rajeunissement ovarien par cellules souches qui est encore au stade expérimental et qui n’est réalisable que dans un seul centre en Espagne ? Pensez-vous que cela pourrait être une solution ?
Merci pour votre retour
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
Bonjour Madame
désolé de ma réponse tardive mais je viens a peine de voir votre message
Le problème spermatique peut être a l’origine de vos échecs de fiv . Maintenant comment expliquer votre chute de réserve ovarienne rapide? je ne peux pas savoir comme cela, mais je peux penser que ce n’est que transitoire et lié au stress et quelle remontera j’espere
le PRP je n’y crois pas. Les cellules souches, j’en ai eu un aperçu lors d’un stade en Inde. c’est encore expérimental mais le principe est plus séduisant que celui du PRP. je reste a votre disposition au 0661326992
Bibi
Bonjour j’ai 46 ans et je vien de le faire .je pourrai pas vous ldire tout de suite si ça a marcher ou pas pour ça il faudra attendre au moins deux mois .je reviens vers vous après .et pour le prix j’ai payé 890€ sans hôtel
Beugin
Bonjour, pourriez-vous s’il vous plaît m’indiquer où est-ce que vous avez fait le PRP ? Je suis également intéressée par cette méthode qui me parait la dernière chance. Merci d’avance.
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
Bonjour Madame, si vous lisez bien mon article, vous verrez que je ne recommande pas du tout cette méthode du PRP ovarien qui n’est pas du tout celle de la dernière chance mais une perte d’argent, surtout si vous avez un age avancé avec une réserve ovarienne épuisée.Le PRP dans l’endomètre pour les défauts d’implantation oui, j’y crois car c’est prouvé, mais le PRP ovarien n’a pas démontré son efficacité dans les études scientifiques sérieuses. vous pouvez m’appeler sur mon portable 0661326992 pour plus de précisions
Zohra
Bonjour Docteur,
J’ai 33 ans et j’ai une réserve ovarienne épuisée , quelle pratique vous me recommandez ?
Merci
Sylvie
Bonjour J’ai 46 ans en ménopause
J’ai encore de temps en temps mes règles et je voudrais savoir s’il était possible d’avoir recours au prp ovarien merci
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
Bonjour madame et merci de votre question pertinente. Malheureusement personne ne peut répondre a votre question car on ne peut jamais prévoir avec précision la date de survenue de la ménopause, qui d’ailleurs se définit comme débutant 1 an après les dernières règles. En attendant, vous êtes en périménopause. On parle aussi de ménopause après 3 tests au progestatifs négatifs -prendre de la progestérone 10 jours par mois pendant 3 mois sans saignement, ce qui signe l’épuisement du capital folliculaire ovarien et l’absence de sécrétion d’oestrogènes. Il faut dire aussi qu’il est possible d’avoir quelques retours de cycles épisodiques même si la ménopause s’est bien installée. pour le PRP, il a été développé initialement pour pouvoir enfanter et non pour maintenir ses règles, mais même dans cette indication, il na pas encore fait ses preuves. si vous avez une périménopause ou une ménopause difficile avec beaucoup de bouffées de chaleurs et un syndrome climatérique important, je vous conseille de voir votre gynécologue pour vous soulager par un traitement hormonal qui a plus de bénéfices que de risques, comme je l’explique bien dans cette interview https://gynecotaarji.com/traitement-hormonal-de-la-menopause-lr-du-6-avril-2021/
Lahlahi abdesselam
Je suis un mâle âgé de 65 ans j ai une oligospermie et ma femme a un utérus cloisonnée j ai effectué 3 fiv deux ici au Maroc et une à Barcelone en Espagne les 3 essaie ont échoué et maintenant je veux faire la prp mon dernier espoir si possible je porte à votre connaissance que ma femme est âgée de 46ans et ses menstruations sont régulières je veux que vous donner un rendez-vous.et merci d avance
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
Bonjour Monsieur et merci pour votre demande. Je suis désolé d’avoir tardé à répondre mais jetais en vacances.
je suis triste d’apprendre vos échecs de FIV mais ils étaient prévisibles à 46 ans. Avec l’age ce n’est pas que la quantité d’ovocytes qui diminue mais aussi la qualité des œufs et le risque de faire des bébés mal formés. Je peux bien sur vous recevoir en consultation mais je n’ai pas de baguette magique. Comme vous avez du le lire dans mon article , le PRP n’est pas efficace, surtout après 40 ans. Il y a une nouvelle technique plus prometteuse ce sont les cellules souches mais avec lage de votre femme , je ne vous la conseille pas non plus. Si vous le voulez , prenez RDV au 0522473333
Lylkim
Je voudrais entrer en contact avec un hôpital pour une prp pour l’ épaississement de mon endomètre. J’ai 47 ans
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
Bonjour. dans quel but épaissir votre endomètre? avoir des enfants? vous avez déjà des embryons congelés que vous voulez transférer? vous pouvez me contacter au 0661326992