Si vous vous attendiez à une réponse claire, vous pouvez vous arrêter de lire tout de suite car la contraception idéale n’existe pas! Une contraception idéale voudrait dire efficacité, réversibilité, prix abordable, excellente tolérance et aucun effet secondaire. En fait, selon votre profil, votre médecin vous expliquera les avantages et inconvénients de chaque méthode et vous aidera à choisir celle qui vous ira le mieux a priori.
Je suis souvent interpellé sur les réseaux sociaux pour prescrire la contraception idéale juste très rapidement, sans même connaitre la patiente ou très succinctement. D’abord, on ne prescrit jamais par internet, car la contraception reste un médicament ou un dispositif médical, qui peut avoir des conséquences néfastes.
Toute contraception doit se faire dans un cadre médicalisé par un gynécologue ou autre spécialiste, un généraliste ou même une infirmière ou sage-femme formée en cela pour rechercher les contre-indications de chaque méthode. Chacune a une efficacité propre, une tolérance variable selon la patiente et des effets positifs (et négatifs) particuliers selon ce que l’on veut traiter en plus.
Parlons d’abord de l’efficacité. Les méthodes les plus efficaces sont celles que l’on n’oublie pas!. C’est à dire le stérilet ou dispositif intra-utérin (hormonal ou non) et l’implant progestatif. Toutes les pilules ont une efficacité théorique excellente mais en pratique il y a parfois des grossesses non désirées liée à aux oublis de pilule (6 à 8 %). Le préservatif à un taux d’échec élevé de 15 à 20 %.Il faudrait le réserver aux rapports épisodiques et/ou aux multiples partenaires pour éviter des infections sexuellement transmissibles. Il n’est donc n’est pas recommandé comme contraception régulière. Je ne parlerai même pas des méthodes traditionnelles (compte de la date l’ovulation retrait…où le risque de grossesse non désiré est trop important pour être proposé à un couple même si sans aucun effet secondaire.
Donc comment choisir la contraception idéale?
D’abord en recherchant des contres indications: La pilule est interdite aux femmes fumeuses après 35 ans ou ayant déjà fait une phlébite (caillot de sang dans les jambes) ou encore des troubles hépatiques ou des graisses en excès ou un diabète déséquilibré.
Un cancer hormonodépendant personnel l’interdit mais heureusement c’est très rare chez la femme de moins de 40 ans. Un cas familial n’est pas une contre-indication.
Le stérilet au cuivre est à éviter si l’on a déjà des règles abondantes, ou en cas de malformations utérines. Il donne des douleurs pelviennes parfois. Sa tolérance est en général très bonne une fois qu’il a pris sa place. Beaucoup de fausses idées circulent à son sujet.
Grace au développement de petits stérilets adaptés, même une femme qui n’a jamais accouché peut aussi en bénéficier ainsi que la sportive ou celle qui a un travail physique au quotidien. Les maris souvent par ignorance sont parfois malheureusement contre sans raison particulières. S’il le sent, on peut couper les fils plus court.
Le stérilet hormonal ne doit pas être une mode. Son choix obéi à des indications précises, notamment si la femme saigne beaucoup. L’implant progestatif n’a pratiquement pas de contre-indications. Ces deux dernières contraceptions progestatives pures ainsi que la pilule d’allaitement peuvent toutes avoir comme effet secondaire une diminution des règles, voire leur disparition (aménorrhée) parfois recherchée, mais aussi des saignements intempestifs, une prise de poids ou encore de l’acné possible.
La pilule oestroprogestative à plusieurs avantage. Réguler le cycle (des saignements ou spotting sont possibles). Diminuer les règles et leur douleurs. Traiter le syndrome prémenstruel et les kystes mammaire dystrophiques (mastose fibrokystique). Traiter l’acné et la pilosité du syndrome des ovaires polykystiques. Freiner une endométriose…
En fait la contraception idéale existe elle vraiment?
La tolérance est individuelle. La super pilule de votre sœur peut vous faire prendre du poids ou donner des douleurs mammaires. Elle peut dérégler un diabète ou une dyslipidémie. Plus grave elle peut provoquer une phlébite potentiellement mortelle. Mais savez vous que ce risque reste très faible!. Le préservatif est statistiquement plus à risque de phlébite que la pilule. Dans ses effets secondaires, vous ne comptez pas ceux liés aux grossesses non désirées qui augmentent considérablement ce risque.
La pilule oestroprogestative augmente à la marge le risque de cancer du sein. Ce cancer concerne une femme sur 10, pilule ou pas. Mais on ne dit pas assez qu’elle diminue aussi de 50 %le risque de cancer de l’ovaire et du colon. Par ailleurs, la pilule ne rend pas stérile mais retarde plutôt la découverte d’une infertilité.
Vous voyez donc, la prescription d’une contraception idéale, hormonale ou non n’est pas aussi simple que cela. Elle doit absolument être faite au cours dune consultation en bonne et due forme. Non pas à la va vite, de telle manière à éviter les complications ultérieures.



