Des le début de la grossesse, la tension artérielle a tendance à diminuer, ce qui crée fatigue et crainte.
Par contre, certaines femmes ont de l’hypertension, parfois inaperçue, qui est une maladie beaucoup plus grave et nécessitant une prise en charge spécialisée
Beaucoup de femmes m’interpellent sur la tension artérielle normale au cours de la grossesse. Au risque de vous décevoir, les médecins sont contents si vous avez une petite tension même si cela vous cause quelques désagréments (vertiges, fatigue…) au contraire on a peur quand elle est élevée. La pression artérielle normale ne doit pas dépasser 16/10 et seulement 14/9 au cours de la grossesse. Des les 1ères semaines, l’adaptation de l’organisme à la grossesse entraine une dilatation des vassaux pour stocker le sang nécessaire au futur bébé, ce qui entraîne une chute tensionelle. Cela vous stresse alors que votre médecin relativise et semble s’en moquer, avec raison. Il peut éventuellement vous prescrire des analeptiques qui remontent un peu la tension artérielle si vous êtes trop abattue
Ce qui nous inquiète vraiment c’est plutôt l’hypertension qui est souvent méconnue jusqu’à la survenue de complications inaugurales
Si une femme hypertendue peut tomber enceinte, il est important quelle soit suivie des le début afin d’adapter son traitement à la grossesse, éventuellement changer de médicaments, et le pronostic reste relativement bon en cas d’HTA simple non compliquée.
Cependant, il existe une HTA spécifique a la grossesse et potentiellement beaucoup plus grave nommée pré-éclampsie ou encore toxémie gravidique (grossesse toxique). Elle se définie par une hypertension sup à 14/9 associée à une perte de protéines dans les urines sup à 300 mg/24h. Elle est due à une mauvaise placentation qui se fait entre 14 et 20 sa avec des vaisseaux placentaires qui sont insuffisamment dilatés et donc qui vont secréter par la suite des »toxines »qui peuvent entraîner des complications parfois mortelles pour le bébé voire pour la maman. Son seul traitement efficace est l’arrêt de la grossesse, que l’on est amené à faire en cas de danger maternel immédiat mais au risque de sacrifier le bébé car prématuré. Sinon, on essaie d’équilibrer la TA par des médicaments pour amener le bébé le plus proche du terme, en guettant les complications par une surveillance minutieuse. Il vaut mieux accoucher ces parturientes dès le terme atteint (37 – 38 sa) et ne pas les laisser traîner jusqu’à 42 sa. Chez les femmes ayant déjà fait une prééclampsie lors dune grossesse précédente, on préconise de prendre de l’aspirine dès 14 SA.
Cette maladie survient surtout chez les jeunes femmes qui tombent enceinte des les 1ers rapports sexuels avec leur mari car leur corps qui n’est pas encore habitué au sperme conjugal tolère mal les antigènes paternels. D’où l’importance de prendre une contraception au début du mariage. Elle survient également les terrains vasculaires déjà altérés (diabétique, obèse, atteinte rénale, âgée…)
L’essentiel est de se reposer et d’avoir une surveillance régulière de la TA, du bilan biologique, de la croissance et du bien être fœtal pour extraire le bébé au moment opportun. C’est vraiment une grossesse à risque qui doit être absolument suivie par un gynéco.
Cela explique aussi pourquoi toute femme enceinte doit faire suivre sa grossesse par un professionnel de santé (sage femme, généraliste, pas forcement un gynécologue si grossesse normale) pour dépister à temps les problèmes et pouvoir les prendre en charge avant les complications.
Dr H.BEN ABBES TAARJI
Dr H. BEN ABBES TAARJI



