DEPISTAGE DU CANCER DU SEIN : CA N’ARRIVE PAS QU’AUX AUTRES
Le cancer du sein est très fréquent et son dépistage s’impose. La prévention primaire de ce cancer étant illusoire, il ne reste que le dépistage systématique par mammographie pour avoir un espoir réel de traiter la maladie, voire d’en guérir. Car il n’arrive pas qu’aux autres. Et la découverte d’une petite tumeur permet de conserver le sein et d’en améliorer grandement le pronostic.
J’adore Facebook. C’est en réagissant aux commentaires sur des groupes que je m’aperçois que beaucoup de gens sont encore inconscients de la réalité du cancer du sein. Comme si ça ne les regardait pas, jusqu’au jour fatidique ou la mauvaise nouvelle tombe.
Mais pour cette maladie grave, j’ose employer le mot ESPOIR, espoir de guérison quand elle est découverte tôt. Pour cela, toutes les femmes devraient être sensibilisés à faire une mammographie régulièrement tous les deux ans à partir de 45 ans. Les recommandations nationales diffèrent de celles de l’Europe ou la mammographie de dépistage est systématique de 50 à 75 ans car elle survient dans notre pays à un âge plus jeune.
Le Ministère de la Santé aidé par l’Association Lalla Salma ont développé depuis longtemps des campagnes de mammographie gratuites dans les différentes préfectures du royaume. Ils ont même construit plusieurs centres de référence des cancers du sein et du col utérin. Là bas, la mammographie, l’écho, le frottis ainsi que la colposcopie sont gratuites pour tous les patients référés par les centres de santé. Peut-être que ces programmes ont des insuffisances. Mais ils ont le mérite d’exister et de permettre aux plus défavorisées de se faire traiter. Surement pas aussi rapidement et aussi efficacement que dans le privé mais au moins gratuitement.
La prévention primaire serait idéalement d’éviter les facteurs de risque de cancer. Ce n’est malheureusement pas possible. Comme vous le savez, nous avons de la volaille aux hormones, du bœuf aux hormones, du poisson aux hormones, de l’agriculture traitée aux pesticides…. Mais aussi de la pollution quotidienne, de la malbouffe, de la cigarette, de l’obésité, de la sédentarité, du stress quotidien, de l’absence d’exercice physique.
Donc la prévention primaire reste un vœu pieux. Malheureusement ce cancer très fréquent touche une femme sur 10 voire plus en Europe (1/8). Il ne reste que la prévention secondaire soit le dépistage systématique pour prévenir le cancer du sein. MÊME ET SURTOUT SI VOUS NE VOUS PLAIGNEZ DE RIEN, il faut le faire!!!
Quand je parlé de guérison, je suis sérieux. Car quand on découvre un petit cancer infra-clinique grâce au couple mammographie/écho de dépistage, on arrive à guérir du cancer.
Cette prévention secondaire passe par une mammographie systématique à partir de 45 ans. Vous pouvez avoir une prescription après consultation de votre médecin ou des centres de référence de la santé publique. Votre gynécologue en profitera pour faire un examen des seins. Et un frottis cervico vaginal en prévention du cancer du col. Si vous avez déjà palpé un nodule du sein, votre médecin vous demandera une imagerie (mammographie plus échographie) de diagnostic au moment de sa découverte.
Les facteurs génétiques héréditaires ne sont pas la cause de la plupart des cas de cancer du sein. Ceux-ci ne représentent que 10% des cas de cancers. On les suspecte devant 3 cas ou plus de cancer du sein dans la famille maternelle (mère, grand-mère, tante, cousine maternelles). Ou un cas familial masculin. Ou encore des associations de cancer seins-ovaires, seins-colon, seins-endomètre. En cas d’antécédents familiaux de cancer, le dépistage doit commencer 5 ans avant l’âge de survenue du cancer du sein chez le parent le plus jeune. On parle de cancers héréditaires quand il y a des prédispositions génétiques transmises à la descendance susceptible de favoriser leur survenue. Ce sont des mutations de gènes qui régulent la multiplication des cellules.
D’ailleurs, Angelina Joli portait une mutation génétique fort susceptible de donner un cancer. Elle a préféré se faire enlever les deux seins et les deux ovaires préventivement avant de développer la maladie. Est ce un bon choix? C’est le sien.
Pour finir, la mammographie est peu douloureuse. A part pour les chochottes qui ont peur d’avoir mal car on leur va presser le sein. Les doses de rayonnement sont très faibles. Le seul risque réel du dépistage sont les faux négatifs c’est à dire les erreurs qui retardent le diagnostic. Mais surtout les faux positifs: le stress et l’angoisse quand on trouve quelque chose et qu’au final, après de multiples examens, on ne trouve rien.
Mais ça vaut le coup en termes de vies gagnées. Donc n’oubliez pas d’aller vous faire dépister. Même et surtout si vous ne vous plaignez de rien car ça n’arrive pas qu’aux autres.



