
Les fausses couches spontanées répétées (FCR) -définies dans cet article par la perte d’au moins deux grossesses avant 20 SA- concernent 1 à 3 % des couples qui désirent un enfant. S’il est admis qu’il n’est pas nécessaire de faire un bilan étiologique complet après une seule fausse-couche, compte tenu de son caractère souvent isolé, des études prospectives ont montré que le risque de fausse couche-spontanée (FCS) augmentait d’environ 11 % après chaque perte fœtale chez les nullipares, pour atteindre environ 40 % à partir de trois.
Même après un bilan « complet », la cause des FCR n’est identifiée que pour moins de la moitié des couples. Dans la majorité des cas aucun facteur modifiable n’est retrouvé. Compte tenu du coût et de l’efficacité limitée de ces bilans, il n’existe pas de consensus sur le nombre de fausses-couches qui doit faire envisager le bilan étiologique, alors que les couples et les praticiens aimeraient trouver une explication et prévenir la répétition.
Une revue systématique a évalué les performances des bilans étiologiques des FCR quand ils sont faits après une 2ème FCS vs quand ils le sont après une 3ème FCS ou au-delà. Vingt et une publications ont été incluses, totalisant plus de 8000 couples.
Après la seconde fausse-couche, mais sans illusions
– des anomalies chromosomiques parentales de 5,3 % (intervalle de confiance à 95 % IC 2,8-7,8) après 2 FCS et de 6,6 % (IC 3,8-9,3) après 3 FCS ou plus,
– des anomalies utérines de 18 % (IC 11-25) après 2 FCS et de 17 % (IC 11-23) après 3 FCS ou plus,
– des anomalies du bilan SAPL de 16 % (IC 14-18) après 2 FCS et de 15 % (IC 12-18) après 3FCS ou plus.
L’analyse de ces résultats est en faveur d’un bilan étiologique des FCR dès la 2ème fausse-couche. Mais les résultats des bilans sont faibles, et nombre des fausses couches spontanées répétées resteront sans cause identifiée, ni traitement.
Dr Catherine Vicariot – D’apres JIM.fr
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