Internet réseaux sociaux et bon sens- Plaidoyer contre les conneries lues (ou sur le fait d’y croire)
Je réagis à froid après avoir lu sur internet et les réseaux sociaux une énormité qui m’a choqué. J’appelle les gens à faire preuve de bon sens, chose qui semble souvent être oublié. A l’ère d’internet, on est abreuvé d’information sollicitées ou non dans différents domaines étrangers à nos connaissances.Après avoir lu quelques articles (vrai mais souvent faux ou incomplets), on se prend à deviser sur certaines maladies. Comme si on les maîtrisait, sans être soit même médecin. On commence alors à donner des avis et conseils qui peuvent être dangereux parfois.
Voici plein d’histoires lues sur internet ou les réseaux sociaux qui doivent faire appel à votre bon sens. A une dame demandant conseil suite à la découverte d’un cancer du sein, une facebookeuse lui répond : ‘’il faut absolument arrêter de boire du lait, de manger de la viande et du sucre’’. Dans ces conditions, que doit manger la dame, puisque tous nos aliments sont composés de lipides, de sucres et de protéines ? Surtout qu’à l’aube de débuter probablement une chimiothérapie, elle a besoin de beaucoup d’énergie et de nutriments pour bien supporter son traitement et bien se nourrir pour bien cicatriser après son opération. Ce conseil vient surement de ses lectures disant que le cancer est favorisé par le sucre et les lipides, voire par des pseudo-connaisseurs de la Vérité très médiatiques qui n’arrentent pas de faire la promotion de leurs publications par des interventions télé et internet.
C’est vrai que le cancer se nourrit de sucre pour se développer. Mais nous aussi, nous avons besoin du glucose comme énergie. Une alimentation équilibrée se compose de glucides (ou sucres) lents et rapides ( 50-55%), de protéines animales et végétales(15-20% ) ainsi que de lipides (graisses 30-35%). En ce qui concerne la prévention des cancers, ce n’est pas le fait de ne pas manger de la viande du sucre et du lait qui le prévient. Mais d’éviter l’excès de ces aliments avec comme corollaire le surpoids voire l’obésité. C’est cela qui favorise le cancer quel qu’il soit, qui touche de plus en plus notre société marocaine en train d’imiter le mode de vie occidental avec la malbouffe et les fast-food.
Cette mauvaise alimentation s’associe à l’addiction au tabac qui touche de plus en plus de jeunes et moins jeunes (hommes et femmes). Mais surtout au manque d’activité physique et à une sédentarité accrue. Au final, le nombre de jeunes obèses et à risques divers explose dans notre pays .
Une autre histoires lue sur internet ou les réseaux sociaux qui doit faire appel à votre bon sens. La vaccination est un autre sujet polémique que certains internautes critiquent beaucoup. Cela suite à la médiatisation accrue de groupes anti-vaccins qui réussissent à faire le buzz des qu’ils le peuvent. Ils dénigrent cette pratique médicale ancienne, arguant d’une dangerosité inutile et de but commercial de l’industrie pharmaceutique.
Le scandale du TAMIFLU il y a quelques années est encore dans nos tètes. Beaucoup d’autorités sanitaires avaient acheté des tonnes de ce médicaments pour prévenir de la grippe aviaire à prix fort. Finalement, il n’en était rien et des sommes colossales ont été englouties inutilement. Je reconnais que les grand groupes pharmaceutiques ne sont pas des bisounours et cherchent avant tout une rentabilité élevée à leurs actionnaires
Mais en tant que scientifique rationnel, je vois les progrès et les épidémies évitées par les campagnes de vaccinations. elles ont permis de lutter contre de nombreuses infections. Grace aux vaccins, l’on a pu se débarrasser de graves maladies comme la variole, la poliomyélite la diphtérie…. Réduire à la portion congrue nombres d’autres infections microbiennes tel la rougeole la rubéole la coqueluche, les méningites. C’est grâce aux vaccins que l’on a pu réduire la mortalité infantile dans notre pays. Comme ces maladies sont devenues rares, on n’en a plus peur à tel point d’avoir peur des vaccins.
Bien sur que le vaccin peut avoir des effets secondaires parfois graves, mais à quelle fréquence ? Les études scientifiques sérieuses prouvent toujours que les bénéfices engrangés sont de très très loin supérieurs aux risques encourus. Il y a quelques cas graves pour 100.000 voire des million de personnes vaccinées. Je pense à la polémique (strictement franco française) sur l’hépatite B qui donnerai la sclérose en plaque (1 à 2 cas/million de vaccinées soit la même proportion que la population non vaccinée), alors que virus touchant le foie touche encore 600 millions de gens de part le monde.
Je pense à la polémique sur les sels d’aluminium qui seraient dangereux alors qu’on les utilise depuis plusieurs décennies dans les déodorants. On fait dire à des études faites sur des animaux des résultats sur les humains et on extrapole des liens de responsabilité non prouves scientifiquement. On a peur du vaccin et en même temps on s’asperge de déodorant à base d’alun et de colorations synthétiques de cheveux de composants inconnus.
Je pense au vaccin anti HPV que l’on rend responsable d’accidents graves, voire même de décès (par accident de la route). Alors que le vaccin nonavalent GARDASIL 9 permet de protéger contre 90% des souches responsable du cancer du col. On a peur de protéger sa petite fille avant sa puberté alors qu’en Australie, on vaccine même les garçons.
Pourquoi l’Australie a adopté cette politique? car elle vise à éradiquer le cancer du col sur son sol d’ici 2030. Ils n’ont pas peur des effets secondaires les australiens? Les études des 99% enfants australiens vaccinés prouvent qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur
Pour contrer la polémique sur les vaccins obligatoires et recommandés, les autorités françaises ont rendus obligatoires tous les vaccins recommandés. Mais certains parents encore inquiets désobéissent et ne vaccinent leurs enfants. Même des médecins jouent le jeu alors qu’ils les mettent en danger. Finalement, la France a connu en 2018 une épidémie de rougeole revenue tuer 18 enfants non vaccinés par peur.
D’autre sujets sur internet ou les réseaux sociaux qui doit faire appel à votre bon sens. Je suis troublé par la peur qu’occasionnent les hormones, notamment la pilule contraceptive et les traitements de la ménopause. Par contre, leur paquet de cigarette, leur malbouffe et leur 20 kilos en trop ne les effraient pas!! Toutes n’ont qu’un mot à la bouche, je veux un produit naturel. Mais naturel ne veut pas forcement dire sain. Et votre médecin vous donne ces hormones (synthétiques ou naturelles) dans un intérêt précis. Elles vous permettent de prendre une contraception efficace ou un traitement à même de vous débarrasser de vos bouffées de chaleur. Savez vous que statistiquement le préservatif et les méthodes traditionnelles (compte, retrait…) sont plus à risque de vous occasionner une phlébite qu’une pilule (par le fait qu’ils protègent moins contre les grossesses non désirées, elles mêmes entraînant 0.6% de phlébite).
Enfin, dernier point je voudrai insister sur les avis médicaux pris sur internet ou les réseaux sociaux qui doit faire appel à votre bon sens.. Je comprends que les gens soient inquiets de leurs santé. Pressés, ils veulent une information médicale sure et immédiate et vont la rechercher sur internet et les réseaux sociaux. D’autant plus que cette information est facile d’accès et disponible. Mais malheureusement la médecine n’est pas une science exacte. Et tous les examens médicaux biologiques et l’imagerie ne s’interprètent pas sans un bon interrogatoire et un bon examen clinique.
Le bon médecin est celui qui écoute, examine et fait attention aux détails. Avant de demander des examens paracliniques pour étayer son diagnostic. Mais celui-ci n’est pas toujours évident malgré les progrès de la science et la technologie des derniers examens. On na pas toujours la réponse, et on peut même se tromper. Des fois, le traitement proposé marche chez certains et pas d’autres. Aussi commencer à donner des avis médicaux quand on est profane me parait hasardeux. Alors que les médecins eux-mêmes n’ont pas toujours la solution
Une autre histoires lue sur internet ou les réseaux sociaux qui doit faire appel à votre bon sens. J’ai été choqué récemment lorsque sur Facebook, quelqu’un a parlé d’anémie alors que l’hémoglobine était à 17. Quand on ne sait pas, on ne répond pas, tout simplement. De même quand on questionne l’ordonnance d’un médecin sur FB car on a lu que tel ou tel médicament est contre indiqué dans tel ou tel cas, par exemple en cas de grossesse.
C’est vrai que le médecin peut se tromper. Mais généralement quand il prescrit quelque chose, il sait ce qu’il fait. Il le donne en pesant le bénéfice attendu par rapport au risque encouru. Et les gens croient plus l’avis de la voisine. Quand elle leur dit tel médicament n’est pas bien, ne le prend pas, ils y adhérent. Il y a surement aussi de la responsabilité du médecin qui n’explique pas suffisamment sa prescription. Mais si vous ne lui faites pas confiance, pourquoi allez chez lui ?
Pour finir, Whattsap ne va pas devenir payant si vous ne partagez pas le message
reçu 100 fois avant !!
Désolé d’avoir été trop long mais toutes ces bêtises que je lis à longueur de journée me gênent. Cela montre l’absence de bon sens dans nos lectures tout simplement.




One comment on “Internet réseaux sociaux et bon sens – Plaidoyer contre les conneries lues (ou sur le fait d’y croire)”
Lina BAHBAH
Wa iyyeh ! Bienvenu au club des gavés des fake news ((: Entre ça et la théorie du complot… je suis saturée. Pourtant comme tu le dis, il suffit juste de faire preuve de bon sens. Et puis dans le doute il suffit juste de saisir la premiere phrase du post sur google pour savoir le quoi du comment.
Concernant les antis-vaccins, pour info en france les enfants non vaccinés ne sont pas admis en collectivité.
Je te souhaite d’être prolixe de ce type d’article critique sur la société 😉