Tout d’abord, rappelons que l’ovaire est un petit organe dans le bas ventre plein de follicules (région spécialisée) destines à devenir ovules, qui seront expulsées dans les voies génitales féminines afin d’être éventuellement fécondées et donner une grossesse. L’ovaire contient différents autres tissus pouvant tous donner des tumeurs bénignes ou cancéreuses particulières. Ce qui explique la pluralité des types de kystes ovariens que l’on peut retrouver.
On parle de kyste ovarien quand celui-ci fait plus de 3 cm, sinon on le considère encore comme gros follicule ovarien, c’est à dire un ovule qui a un peu trop grandi. Le kyste est généralement découvert à l’échographie, soit systématique, soit à l’occasion d’une douleur pelvienne aiguë ou chronique, ou encore devant des troubles du cycle. Le kyste est une poche d’eau, ou d’autres liquides, qui peut avoir une composante solide parfois.
L’échographie permet de bien le caractériser afin de nous orienter vers son origine bénigne ou maligne. Je parle ici d’échographie endovaginale, ou encore endorectale chez la jeune femme vierge ; l’échographie trans-abdominale à travers la vessie pleine permet souvent d’individualiser le kyste mais pas toujours de bien le décrire. Le Doppler associé à l’échographie est un radar qui permet d’étudier la vascularisation et d’orienter encore plus vers son étiologie. Quand l’écho Doppler n’arrive pas à trancher sur son origine, l’IRM pelvienne permet généralement de bien étudier les caractéristiques du kyste, de ses rapports et d’orienter vers son étiologie. Mais la certitude diagnostique ne viendra que de son analyse anatomo-pathologique après l’avoir retiré par chirurgie.
Il y a schématiquement 3 types de kystes ovariens: les kystes fonctionnels, de loin les plus fréquemment retrouvés, les kystes organiques bénins (endométriose, dermoide, séreux ou mucineux) et les kystes cancéreux. Les deux derniers ne se traitent pas médicalement, ils s’opèrent.
Un kyste fonctionnel, comme son nom l’indique, n’est pas un véritable kyste avec une paroi propre, mais plutôt dysfonctionnement d’un follicule qui a trop grandi et qui persiste malgré l’arrivée des règles. Il apparaît comme une poche noire entourée d’une paroi fine bien visible et entourée d’un flux sanguin riche l’entourant à l’extérieur, de taille variable, mais ne dépassant pas 5-6 cm. Si les kystes fonctionnels sont les plus fréquents, ils sont parfois difficiles à différentier d’un véritable kyste ovarien bénin (tumeur bénigne ou cystadénome séreux ou mucineux) ou d’une tumeur borderline à malignité locale qui peut récidiver. Normalement un kyste fonctionnel doit disparaitre tout seul en 2-3 mois et l’on n’a pas besoin de bloquer l’ovulation pour cela. Le médecin ne vous donne une pilule que parce souvent vous n’admettez pas qu’il n’a pas besoin de traitement et qu’il doit partir tout seul. Il ne faut pas l’opérer ni même le traiter, il doit disparaitre tout seul en 2-3 mois sinon on suspecte un kyste organique (tumeur bénigne) qu’il faudra alors opérer pour l’enlever car on a toujours peur d’un cancer ou d’une tumeur borderline (à malignité locale, qui peuvent récidiver sans être de véritables cancers). Si ne disparaît pas après 6 mois ou s’il est de grande taille plus de 7 -8 cm, on doit aller l’explorer chirurgicalement après bilan radiologique. Exceptionnellement, dans un contexte de stimulation ovarienne où l’on est sûr que le kyste est fonctionnel, on peut le ponctionner par voie endovaginale s’il est accessible.
Plus le kyste est grand, puis le risque qu’il se torde sur lui-même augmente, ce qui peut occasionner une douleur aigue amenant à consulter et à l’opérer en urgence pour sauver l’ovaire.
Des fois, ce kyste peut saigner au moment de l’ovulation et la douleur amène à consulter en urgence. L’échographie retrouve une image kystique à contenu hétérogène, avec des cloisons intra kystiques évoquant fortement le diagnostic. Le traitement est là encore de donner des antalgiques et l’abstention chirurgicale.
Autres kystes fréquents, les kystes endométriosiques ou endométriomes ovariens. L’endométriose correspond à la localisation extra utérine de tissu endométrial, qui va saigner ici dans l’ovaire et donner un kyste d’aspect échographique classique dit en verre dépoli, a contenu brun chocolat, comme du sang ancien. Il est difficile parfois de différencier un kyste hémorragique d’un kyste endométriosique. Faut-il les opérer ou non ? ca dépend de la taille, de la douleur occasionnée ou non et de l’existence d’une infertilité. Le consensus actuel est de les opérer le plus tard possible ou en cas d’infertilité avérée .Si l’indication opératoire est posée, il faut la faire sous cœlioscopie après un bon bilan d’endométriose, qui doit s’opérer en une seule fois par un chirurgien connaisseur rompus à la chirurgie de l’endométriose pelvienne et péritonéale pour ne pas abimer le potentiel de fertilité et enlever le maximum de lésions dès la première intervention.
Il existe aussi des kystes appelés dermoides, qui sont des tumeurs parfois volumineuses, qui peuvent être de découvertes asymptomatiques, voir donner des douleurs du fait de leur poids ou d’une torsion. Ils sont à contenu variable (de la graisse, parfois des cheveux, des os, des dents) et fréquents chez les jeunes femmes.
Enfin il existe des fois des kystes hétérogènes à composantes solido-kystiques, avec des parties charnues tissulaires et des zones kystiques. C’est ce caractère hétérogène bi tissulaire qui nous fait peur ou il faut absolument opérer car on craint le cancer.
Rarement, il peut s’agir d’un abcès ovarien ou de la trompe qui apparaît comme un kyste hétérogène mais dans un contexte clinique particulier évoquant l’infection pelvienne.
Pour finir, il existe aussi des kystes para tubaires, c’est à dire à côté de l’ovaire qui sont petits et souvent asymptomatique de découverte lors d’une échographie de routine.
Il existe donc de multitudes de causes de kystes, le plus souvent bénignes, mais tout kyste ovarien nécessite une bonne exploration à l’échographie Doppler, voire IRM afin de bien le caractériser avant de poser ou non une indication opératoire.
Dr H.BEN ABBES TAARJI




2 comments on “LES KYSTES OVARIENS”
Kachour
Je m angoisse a cause d’un kyste à mon ovaire je dors plus
Dr. HICHAM BEN ABBES TAARJI
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