A la demande d’une facebookeuse qui s’inquiète beaucoup, j’essaie de simplifier (même si ce n’est pas simple) la mastite granulomateuse qui touche certaines femmes et qui les fait paniquer car elle donne l’impression d’être un cancer. Mais qu’est-ce que réellement la mastite granulomateuse ?
En fait, c’est une inflammation particulière du sein qui survient de façons impromptue sans en connaitre vraiment les raisons qui touche surtout les femmes entre 20 et 40 ans, souvent fumeuses.
C’est une inflammation du sein, qui est plus ou moins rouge, plus ou moins douloureux, plus ou moins enflé, une peau d’orange ou parfois rétraction cutanée avec ou sans masse palpable qui respecte le centre du sein (aréole et mamelon) avec parfois des ganglions dans l’aisselle. Ce sont vos propres cellules inflammatoires qui attaquent vos cellules du sein, ce qui entraîne des micros abcès et une inflammation localisée. C’est la grande peur car tous ces signes peuvent simuler un cancer inflammatoire du sein qui est beaucoup grave, d’autant plus que l’imagerie des masses peut être aussi en faveur. Heureusement que la biopsie élimine le cancer .La maladie tire son nom de la description des tissus biopsies pour faire le diagnostic qui contiennent des granulomes (amas) de cellules inflammatoires regroupés dans des formes particulières (que l’on appelle granulome épithélio-giganto-cellulaire) L’essentiel est qu’il n’y a pas de cellules cancéreuses . Il faut faire un bilan pour éliminer les diagnostics similaires (sarcoïdose par radio pulmonaire et dosage de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, tuberculose par radio, bilan infectieuse et quantiféron) avant de retenir le diagnostic de mastite granulomateuse idiopathique. C’est une maladie qui survient chez des gens femmes généralement fumeuses (mais pas forcément) parfois en surpoids et qui surtout évolue par poussées. Sans savoir pourquoi, ça vient puis ça repart
Comme pour toute les maladies auto immunes, on a recours pour les traiter aux corticoïdes associes parfois aux antibiotiques pour juguler un éventuel abcès même si il n’y a souvent pas de microbes isolés. La photobiomodulation ou traitement par la lumière avec ses effets anti-inflammatoires anti-œdémateux et boostant l’immunité pour rétablir la normalité des tissus semble aussi intéressante pour raccourcir la durée d’évolution de la maladie. Le seul hic est quelle nécessite plusieurs séances (2 à 3/semaine sur 3-4 semaines)
Désolé d’avoir été trop technique peut-être mais je voulais essayer d’expliquer plus simplement cette maladie peut fréquente, qui peut inquiéter les femmes atteintes tellement elle ressemble au cancer , mais ça n’en est pas un et ce n’est pas un facteur de risque de cancer.
Dr Hicham BEN ABBES TAARJI
[/vc_column_text][/vc_column]



