Vous (ou votre maman) êtes ménopausée et vous avez oublié depuis belle lurette ce que c’est d’avoir des règles et devoir mettre des protections. Mais un jour, vous vous apercevez d’une tache de sang sur votre culotte ou des pertes anormales qui le salissent. Ça ne vous dérange pas énormément, et vous ne vous en occupez pas, jusqu’à ce que leur répétition vous inquiète.
Mais en fait, il ne faut surtout pas les négliger dès la 1ère fois, car elles peuvent révéler un problème sérieux, même si dans la majorité des cas, la cause est bénigne.
Les métrorragies (saignements en dehors des règles) ne sont pas normales à la ménopause. Avec la disparition du cycle menstruel (on parle de ménopause après 1 an sans règles), la femme oublie totalement ses anciennes menstruations mensuelles. L’endomètre, ce tapis qui recouvre l’intérieur de la cavité utérine, ne subit plus les fluctuations hormonales cycliques et donc ne se modifie plus comme avant. Au contraire il s’assèche progressivement et s’amincit-on parle d’atrophie-et cela peut occasionner des petites pertes sanguines peu abondantes.
Mais si cette atrophie est la cause la plus fréquente des saignements post ménopausiques (90%), il peut également s’agir de choses plus sérieuses, un ancien polype ou un fibrome qui font encore parler d’eux ou plus graves, notamment un cancer de l’endomètre ou encore du col utérin qui représentent 10% des causes. C’est pourquoi il est fondamental d’aller consulter dès le 1er épisode de saignement pour ne pas laisser évoluer une maladie grave qui ne vous poussera le faire devant la répétition ou l’aggravation de votre état en ayant perdu de précieuses semaines.
Votre gynéco vous fera un examen au spéculum pour visualiser votre col, faire un frottis cervico vaginal de dépistage sil date de plus de 3 ans, effectuer un toucher vaginal puis réaliser une échographie endovaginale pour apprécier la taille la forme et le contenu de votre utérus, l’absence de kyste ovarien mais surtout la taille de l’endomètre. Normalement à l’échographie, l’endomètre ne doit pas mesurer plus de 5 mm, voire 8 mm si la femme est sous traitement hormonal de la ménopause. S’il est fin, les investigations s’arrêteront là le plus souvent. S’il est épais, ce qui est anormal, il va vous proposer une hystéroscopie qui consiste à introduire une camera très fine (3 mm) pour voir directement à l’intérieur de la cavité utérine s’il existe une lésion qui saigne et éventuellement la biopsier. Il peut aussi proposer un curetage biopsique à l’aveugle mais dont la négativité ne veut pas toujours dire qu’il n y a pas de lésion. Dans certains cas, on peut vous proposer d’enlever carrément l’utérus qui saigne en vue de régler le problème. L’essentiel est de ne pas le laisser traîner jusqu’à ce qu’il soit trop tard
On peut dire la même chose en ce qui concerne les leucorrhées ou pertes non sanglantes. La femme en période d’activité génitale a une sécrétion régulière de pertes blanchâtres d’abondance variable, sans odeur et sans aucune symptomatologie dérangeante, qui varie selon la période du cycle menstruel. A la ménopause, la disparition des œstrogènes fait que son col utérin et son vagin ne secrètent plus ces leucorrhées et son appareil génital s’assèche progressivement.
Les lactobacilles normalement présents se raréfient et cette sécheresse vaginale peut entraîner des vaginites séniles, avec des pertes anormales et/ou malodorantes, due à la prolifération de bactéries normalement présentes en quantité minimes, notamment Gardenerella Vaginalis, responsable de vaginose, donnant une odeur de poisson pourri. Mais des leucorrhées anormales, de couleur variable et surtout avec odeur peuvent aussi être dues à une compression tumorale du col utérin qui favorise la stase et donc l‘infection, notamment en cas de cancer de l’endocol.
C’est pourquoi il est important de consulter rapidement son gynécologue en cas de saignement ou de pertes anormales chez la femme ménopausée.



