Merci à une internaute qui soulève le sujet de la rééducation du périnée en post accouchement, si c’est utile, indispensable ou juste une futilité. Franchement mon titre est racoleur, mais je ne vois pas pourquoi on serait contre la rééducation périnéale. A la rigueur qu’on ne la fasse pas car l’on n’a pas conscience de son utilité, voire que ça soit trop cher, mais il faut constater que nos femmes marocaine sont encore pour la plupart non sensibilisée à cette pratique courante en Europe pour prévenir certaines complications longtemps , voire très longtemps après un accouchement considéré comme normal. Justement cet article est fait pour vous sensibiliser sur l’utilité préventive de cette rééducation
Le périnée consiste en la partie basse de l’abdomen (le ventre contenant notamment les organes génitaux (périnée antérieur) et la partie basse du tube digestif (périnée postérieur). Les organes qui le traversent (vessie, vagin, rectum et canal anal) sont maintenus par un ensemble de muscles invisibles et mal connus difficilement contrôlables par la plupart des femmes. Si je vous dis maintenant serrez vos releveurs, combien de femmes pourront-elles le faire ?
Ces muscles vont être touchés durant la grossesse et surtout au moment de l’accouchement puisque le bébé doit traverser tout le périnée pour sortir dehors. Aussi lors de l’accouchement ces muscles ou encore les nerfs qui les commandent peuvent être lésés, mis en tension trop longtemps, étirés, parfois même déchirés ce qui va altérer leur fonction par la suite. Or ce sont eux qui supportent la pression abdominale notamment, qui peut varier violemment quelques fois lorsque l’on tousse que l’on rit ou lors d’un effort violent, sport, lever de charge…). C’est pourquoi ces épisodes banals de la vie quotidienne peuvent entraîner des fuites urinaires, voire une incontinence anale, dans les semaines et mois qui suivent l’accouchement. De même le relâchement vaginal peut altérer les rapports sexuels par la suite. Parfois ce n’est que plusieurs années (voire dizaines d’années, la sécheresse de la ménopause aidant) que ces muscles ne supportent plus les organes internes qui vont descendre sous la pression abdominale et entraîner ce que l’on appelle le prolapsus génital ou descente d’organe (vessie, utérus et/ou rectum). La femme sent une boule en bas, voire constate quelque chose qui sort d’elle carrément. Cela ne fait pas mal, mais la gêne à la marche, voire s’accompagne de troubles urinaires ou des selles
Mais vous allez me dire que nos mères ne faisaient pas cela de leur temps, que c’est normal d’autant plus que tout le monde accouchait par voie basse auparavant. Sauf qu’auparavant, nos aînées ne vivaient pas jusqu’ à 80 ans en moyenne . Et que justement, grâce aux progrès de la médecine et d’autres déterminants de la Santé, nos aînées vivent beaucoup plus longtemps heureusement. Mais on constate maintenant ces gênes chez nos grandes mères dont elles n’osent souvent pas parler.
La rééducation périnéale s’est dont développée dans le but de renforcer ces muscles étirés durant l’accouchement pour leur redonner leur tonus et leur fonction, afin de prévenir les complications ultérieures. Elle est vivement conseillée chez toutes les femmes ayant eu in accouchement par voie basse o ou même une tentative d’accouchement par voie basse qui s’est terminée par une césarienne. Par contre, les études n’ont pas prouvé d’intérêt en cas de césarienne programmée en dehors du travail, sauf exception. Par contre Elle devrait être impérative en cas d’accouchement difficile avec un gros bébé, un travail long ou une extraction instrumentale laborieuse
La rééducation périnéale est faite par des sages-femmes ou des kinés spécialisés qui vous apprennent à contracter et à relâcher les muscles concernés par des exercices faciles à refaire à la maison. Ils peuvent aussi utiliser des sondes rentrées dans le vagin pour stimuler les contractions musculaires (biofeed back ou électrostimulation). Selon l’état de tonicité de votre périnée (tonique ou relâché) à la visite de contrôle à 6 semaines du post-partum, votre gynéco peut vous prescrire des séances à raison de 2 par semaine pour un total de 10 à 15 séances selon votre cas. En France, la sécurité sociale prenant en charge le coût de cette rééducation, beaucoup de femmes en profitent pour la faire systématiquement. Alors que dans notre pays seule une infime part de nos accouchées instruites soucieuses de leur santé et ayant les moyens de la faire vont chercher à en bénéficier.
Dr Hicham. BEN ABBES TAARJI
Il ne faut pas confondre la rééducation périnéale du post-partum avec la rééducation préventive du pré-partum où les femmes lors de cours de préparation a l’accouchement, apprennent à mieux comprendre leurs organes et a mieux se contracter pour pousser efficacement lors de l’accouchement.
Là encore, peu de femmes suivent ces cours de préparation bien utiles lorsqu’on a pour objectif primordial d’accoucher par voie basse.
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